Neige...
Et voilà, on nous annonce de la neige, nous sommes en vigilance machin, il doit y avoir un blanc manteau qui recouvre la campagne et saupoudre les arbres de sucre blanc, les petits oiseaux vont avoir faim et passer de terribles nuits (poème ancien...)..
Alors j'ai acheté des graines, des boules de graisse, j'ai installlé tout ça devant la porte fenêtre du balcon pour profiter du spectacle et que croyez vous qu'il arrivât ???? (je parle comme le président...)
RIEN ! Les oiseaux se foutent de moi, ils viennent pas se goberger à mes frais...les graines vont moisir...et toujours pas la neige promise non plus !
En vrai je voulais faire des photos des petits zoziaux ! Ils ont rien pigé....
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.
Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
Guy de Maupassant